Les Secrets du Maître Maçon Du Chantier au Temple

Les Secrets du Maître Maçon – Du Chantier au Temple
Lire Les Secrets du Maître Maçon, intitulé « Du Chantier au Temple », c’est franchir le seuil d’une crypte silencieuse où bat, dans l’ombre d’Hiram, le cœur vibrant de l’initiation, tendu vers la lumière du Grand Architecte de l’Univers. Cette première livraison de la revue de la Grande Loge de France consacrée au troisième degré ne s’offre pas comme un simple recueil. Elle est, de toute évidence, un chant grave et lumineux, une polyphonie d’auteurs dont chaque voix, dans sa justesse propre, éclaire un éclat du mystère de la Maîtrise au Rite Écossais Ancien et Accepté.
Les Secrets du Maître Maçon n°1
Les Secrets du Maître Maçon n°1
Trimestrielle par vocation, cette revue entend accompagner, au fil des saisons, le travail intérieur des Maîtres Maçons. Cette première parution se présente sous une forme imprimée, offerte au lecteur comme un objet à habiter, à méditer, à déposer sur l’autel de sa propre recherche. Mais les livraisons suivantes seront, pour l’essentiel, proposées sous une forme dématérialisée, afin de rejoindre plus largement les Frères sur leur chemin, sans rien ôter à la profondeur du contenu ni à la qualité de la transmission. Placée sous l’égide du Grand Maître et portée avec exigence et ferveur par son rédacteur en chef Alain Gravian, avec le concours attentif de Fabienne Libaud au secrétariat de rédaction, la revue peut être acquise à la Librairie du 8 – lieu fraternel où les livres s’ouvrent comme des portes, et où chaque page invite à la lumière.
Alain Gravian, rédacteur en chef
Alain Gravian, rédacteur en chef
Thierry Zaveroni, Grand Maître, ne se contente pas d’ouvrir le volume par un mot de circonstance. Sa parole engage. Elle trace l’axe. Elle donne à voir que cette revue n’achève rien. Elle commence tout ! Non pour transmettre un savoir, mais pour appeler un relèvement. Non pour expliquer un grade, mais pour convoquer une exigence. Celle d’un engagement intérieur, d’une verticalité fraternelle et d’une épure silencieuse. La Maîtrise, affirme-t-il sans détour, n’est ni un titre ni un pouvoir, elle est un service. Elle est la tension permanente entre ce qui est enfoui et ce qui, par l’acte juste, peut s’élever. Dans l’épaisseur des jours comme dans l’intimité de la Chambre du Milieu. C’est dans cette tension, à la fois dramatique et sacrée, que se déploie la parole de Jean-Pierre Thomas qui ne s’abandonne jamais aux séductions de la chronologie plate. Il nous apprend à douter des évidences, à interroger la généalogie du grade de Maître non pour l’assécher dans un positivisme académique, mais pour lui restituer sa force de surgissement. À rebours d’une vision linéaire héritée du romantisme spéculatif, il montre que la Maîtrise n’est pas l’héritière d’une chaîne continue d’initiés médiévaux, mais une rupture fondatrice, une invention du XVIIIe siècle à la croisée des mythes, de l’hermétisme et d’une anthropologie nouvelle du sujet. Le mythe d’Hiram, tel qu’il se cristallise dans cette Maîtrise, vient non pas couronner un parcours, mais le briser pour mieux le réorienter vers la mort initiatique, le relèvement, et la substitution. Sur ce chemin où l’outil devient prière, Maxime Allain nous fait franchir un seuil intérieur. Passer de l’équerre au compas n’est pas affaire de symbolisme décoratif, c’est un retournement. L’intellect, rassurant compagnon, cède la place au cœur, organe de lumière. Le centre du cercle, évoqué dans les instructions du Maître, cesse d’être une figure mais devient présence, un lieu à habiter ainsi qu’une ouverture vers soi-même. Le compas, dans sa double courbe, n’embrasse pas seulement le monde, il façonne une éthique de la douceur, une exigence d’unité, une gnose du vivant. Chez Maxime Allain, la parole n’instruit pas, elle veille et fait donc silence pour que s’entende enfin la voix du dedans. Puis vient Gilles Tourman, qui, à travers les cinq points parfaits de la Maîtrise, déroule un itinéraire du corps vers l’esprit. Ce n’est pas le défunt que l’on relève, mais l’initié que l’on fait naître. Main, pied, genou, poitrine, épaule : autant de carrefours où se joue une métamorphose. La chair quitte les os pour que s’élève une lumière. L’architecture devient souffle. L’acte rituel devient parole incarnée. Ce relèvement, écrit-il en creux, n’est pas un retour à l’identique, mais un passage vers l’Autre. Celui qui se relève ne retrouve pas ce qu’il fut : il devient ce qu’il n’osait être. Jean-Christophe Cabotte, en arpenteur du mythe, compose une lignée vivante d’Architectes : Caïn, Tubalcaïn, Béséléel, Hiram. Chacun incarne un fragment du feu. Chacun éclaire une facette de l’Art Royal. Mais tous renvoient à une seule exigence : celle de bâtir, non un temple de pierres, mais une demeure de conscience. Le Maître Maçon n’est pas le dépositaire d’un savoir, il est le vecteur d’une mémoire agissante. Il ne répète pas une œuvre mais l’incarne. Le Temple n’est pas derrière nous. Il n’est pas au-dessus. Il est à tracer en nous ! À chaque pas, dans la résistance du réel, dans le silence de nos choix, dans l’humilité de nos gestes. Et lorsque les outils se taisent, lorsque le chantier s’efface, c’est Aymeric Le Delliou qui nous ouvre la Chambre du Milieu. Il ne nous y fait pas entrer comme en un lieu cérémoniel, mais comme en une intériorité. Ni décor ni symbole, la Chambre est seuil. Elle est crypte. Elle est centre. Elle est l’espace du possible. Ce n’est pas là que l’on apprend : c’est là que l’on consent. La Maîtrise ne se possède pas : elle se reçoit. Elle n’est pas un attribut : elle est une habitation. Aymeric Le Delliou murmure que l’acacia n’est pas souvenir mais vie. Que la tombe est aussi matrice. Que la perte est aussi germe. Ainsi se referme, ou plutôt s’ouvre, Les Secrets du Maître Maçon. Non comme une conclusion, mais comme un appel. Ce volume inaugural n’offre pas des réponses : il rend féconde l’interrogation. Il n’illustre pas la Maîtrise : il en suggère le tremblement. Chaque texte y est seuil. Chaque mot y est trace. Chaque silence y est lumière.
Les Secrets du Maître Maçon, détail
Les Secrets du Maître Maçon, détail
Dans un monde saturé de certitudes, cette revue se fait espace de respiration. Dans un univers bruyant, elle écoute. Dans une époque de maîtrise technique, elle évoque la Maîtrise intérieure. Celle qui ne conquiert rien. Celle qui ne brille pas. Celle qui s’élève, discrète, à l’ombre de l’acacia. Les Secrets du Maître Maçon – Du Chantier au Temple Revue de la Grande Loge de France au 3e degré Collectif – Grande Loge de France, #1, Juin 2025, 52 pages, 10 €  
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