Les Noms divins révélés par Hénoch Avec traductions et textes inédits

Les Noms divins révélés par Hénoch – Avec traductions et textes inédits
Le livre de Hocine Atrous, Les Noms divins révélés par Hénoch, ne se lit pas. Il se contemple, il s’écoute, il se respire. Il nous emporte dans une quête dont la source précède les religions constituées, les dogmes façonnés, les exclusions dressées. Ce texte, traversé par la voix fraternelle de Witold Zaniewicki, nous parle moins d’un passé oublié que d’un Souvenir primordial, vibrant dans les replis secrets de l’être. Nous sommes ici dans un espace où les traditions se rencontrent, s’éclairent, se répondent, non dans une juxtaposition stérile mais dans l’harmonie retrouvée de la Sagesse originelle. Le Nom, ou plutôt les Noms divins, sont ici la clef de voûte d’une architecture sacrée. Ces Noms – que le soufisme appelle parfois les « plus beaux » (al-asmâ al-husnâ) – ne sont pas des étiquettes dogmatiques : ils sont des états de l’Être, des puissances en vibration, des seuils de passage entre le silence et le verbe.
Les Noms divins révélés par Hénoch – Avec traductions et textes inédits
Les Noms divins révélés par Hénoch – Avec traductions et textes inédits
Hocine Atrous, dans une langue limpide mais dense, restitue cette tradition hénokienne – souvent reléguée dans les marges de la mémoire abrahamique – avec une fidélité rigoureuse, mais surtout une ferveur vécue. Son dialogue avec Witold Zaniewicki, orthodoxe savant et mystique, irrigue le propos d’un courant souterrain, celui de la fraternité des chercheurs de Lumière, qu’importe leur rive d’origine. Par-delà les appartenances religieuses, c’est bien d’un universel spirituel dont il est question, celui qui fait dire à Al-Hallâj : « Ana al-Haqq », « Je suis la Réalité ». Le Nom devient ici échelle de Jacob, lieu d’ascension et de descente, interface entre l’humain et le divin. À travers cette approche, Hénoch – figure énigmatique et pourtant fondatrice – n’est pas tant un prophète oublié qu’un archétype de l’Homme total, celui qui marche avec Dieu et disparaît dans l’invisible, non par mort mais par transmutation. La référence constante à la tradition hénokienne ressuscite une gnose cosmique, où l’alphabet divin se décline en lois vibratoires, en harmoniques sacrées. Dans ce tissage subtil, les noms ne sont pas de simples mots… ils sont les clefs d’un Temple invisible. Et ce Temple, nous y entrons avec précaution, comme on entrerait dans le Saint des Saints d’une Loge intérieure. Il y a là un rapport au Verbe qui dépasse l’exégèse : il engage le souffle, la mémoire du Souffle, ce rouah ou rûh que l’on retrouve dans toutes les langues sacrées comme l’expression du Principe vivant. Le dialogue entre les deux auteurs n’a rien d’un débat intellectuel ; c’est une danse de regards convergents. Witold Zaniewicki, puisant dans la richesse de l’orthodoxie orientale et des traditions théologiques antiques, ouvre des perspectives vertigineuses sur l’unité mystique du divin dans la pluralité des langues révélées. Hocine Atrous, en poète soufi, répond par la douceur d’un ressenti habité, par une science de l’intime qui donne au livre une chaleur rare, une lumière tamisée. Dans cette œuvre, nous ne lisons pas un traité, mais nous recevons un enseignement. Il ne nous dit pas ce que sont les Noms divins : il nous invite à les incarner, à les prononcer comme des mantras du cœur, à les méditer comme des sceaux d’éveil. Ici, le lecteur est moins un observateur qu’un pèlerin – ou mieux, un Frère en chemin, dans l’obscurité féconde du Cabinet de réflexion, à la recherche du Nom perdu.
Witold Zaniewicki, photo Philippe Besson
Witold Zaniewicki, photo Philippe Besson
La Franc-Maçonnerie, dans ce contexte, n’est pas nommée – et pourtant, elle est partout présente. Elle est dans le silence qui précède les mots, dans l’idée que l’initiation n’est pas une accumulation de savoirs mais une mutation de l’être. Le Nom, comme la Parole, ne se donne qu’à celui qui en a purifié le calice intérieur. Le Nom, comme dans le Rite Écossais Ancien et Accepté, se retrouve dans les épreuves du Temple, gravé non sur une pierre brute mais dans le cœur transfiguré du cherchant.
Hocine Atrous – source photo ifcm Lyon
Hocine Atrous – source photo ifcm Lyon
Hocine Atrous inscrit sa pensée dans une lignée de maîtres soufis, mais il parle aussi à la Tradition universelle. Par cette œuvre, il restitue à Hénoch sa stature de passeur, de gardien des seuils, de veilleur des étoiles. Il rappelle à notre mémoire une sagesse qui traverse les siècles et les voiles, une sagesse qui n’oppose pas mais réconcilie, qui n’exclut pas mais intègre, qui n’asservit pas mais libère. Ce livre est un miroir tendu au lecteur : miroir d’eau où le ciel se reflète, miroir noir où surgit le feu. Il n’est pas une fin mais une invitation. Et dans cette invitation, chacun peut entendre l’écho de son propre Nom, celui que nul ne connaît sauf Celui qui le donne.
Éditions du Cosmogone
Éditions du Cosmogone
Les Noms divins révélés par Hénoch – Avec traductions et textes inédits Hocine Atrous – Dialogues avec Witold Zaniewicki Éditions du Cosmogone, 2025, 136 pages, 16,80 €
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