3 minutes après midi plein – Douces promenades sur tout et rien sur le chemin du Rite Écossais Ancien et Accepté

L’intégralité des droits d’auteur de cet ouvrage est reversée au fonds de dotation de la Grande Loge de France « Fraternité & Humanisme », geste pleinement en accord avec l’esprit du livre, où chaque mot est une offrande, chaque pensée un acte de fraternité active.

Il est des livres qui ne se lisent pas : ils se reçoivent, se murmurent à l’âme, se déposent comme une poussière d’étoiles sur le chantier intérieur de l’initié. 3 minutes après midi plein d’Iphiklès fait partie de ceux-là. Ce n’est ni un manuel, ni un recueil de planches, ni un traité symbolique. C’est un chant doux, vibrant, murmuré à la pierre vive de notre être, un souffle fraternel venu du zénith, au moment précis où le Soleil ne projette plus d’ombre, mais éclaire toute chose à sa juste mesure. Ce livre est un vitrail en prose, chaque page un éclat de lumière filtré par le prisme du Rite Écossais Ancien et Accepté, chaque fragment une invitation à retrouver, en soi, le centre perdu du Temple. Iphiklès – pseudonyme qui dit déjà l’épaisseur mythologique et filiale du propos – ne s’avance pas comme un docte professeur, mais comme un pèlerin du sens. Le nom d’Iphiklès, dans la tradition grecque, désigne le frère jumeau d’Héraclès, celui qui ne détient pas la force surhumaine mais qui chemine aux côtés du héros, en humanité et en humilité. Ce choix n’est pas anodin : il dit beaucoup de l’auteur. Derrière ce nom voilé se révèle un Franc-Maçon de longue date, discret mais profondément inspiré, pour qui le Rite Écossais Ancien et Accepté est bien plus qu’un rituel – une véritable voie de transformation intérieure. Son écriture conjugue l’expérience rituelle, la culture humaniste et le goût de la transmission symbolique. Elle témoigne d’une connaissance intime du Rite, nourrie autant par l’étude que par la vie. S’il ne se livre pas directement, c’est à travers chaque page que l’on devine l’homme : un Frère à la parole rare et précieuse, à l’écoute du silence, attentif à ce qui vibre derrière les mots, soucieux d’offrir à ses lecteurs non une leçon, mais un chemin.

Son style est libre, souple et lumineux, mêlant l’intime et l’universel, la précision rituelle et l’élan lyrique, la rigueur initiatique et l’audace poétique. Il parle au Frère, non pour l’instruire, mais pour l’inviter à se souvenir. Car tout est déjà là, posé sous nos yeux, dans le Temple comme dans l’existence, à condition de savoir voir, ressentir, relier. Et surtout, à condition d’aimer. Chaque « trois minutes » est une offrande, un fil d’or tendu entre le silence et la parole, entre le visible et l’invisible. En quelques pages, l’auteur explore une notion, un symbole, un geste, une vibration. Mais jamais il ne l’enferme. Au contraire, il ouvre, il entrouvre : la Porte Basse devient seuil cosmique, le coup de maillet devient vibration primordiale, la corde à nœuds devient cordon ombilical entre le Ciel et l’Homme. Rien n’est figé. Tout respire. Iphiklès nous rappelle que le Temple est une géographie vivante, un corps où chaque pilier, chaque outil, chaque lumière est une partie de nous-mêmes. Il invite à regarder autrement le tapis de Loge – non comme un décor mais comme un plan métaphysique. Il renverse les perspectives : la Maîtrise n’est plus un sommet hiérarchique mais l’horizon d’une fraternité offerte. La Tradition n’est plus un passé figé mais une promesse à transmettre, « non pas pour répéter mais pour faire mémoire vivante ». Les Saint-Jean deviennent des solstices intérieurs, le sablier un miroir de la respiration du monde. Il y a, dans ce livre, une spiritualité du détail, une tendresse pour les petites choses, une attention au grain de sable comme à la pierre d’angle. Le Rebis y dialogue avec Ibn ‘Arabî, le maillet vibre comme le marteau de Thor, la corde devient vecteur d’unité entre les mondes. Iphiklès tisse un langage où les mythes antiques, les récits bibliques, les intuitions alchimiques et les gestes du rituel maçonnique convergent vers un centre qui n’est ni un dogme, ni une vérité imposée, mais une voie : celle de l’amour, de la liberté, de la fraternité. Il écrit : « Si le 4e pilier n’existe pas, alors il est partout. Et

si c’était tout simplement la Vie ? » Ainsi nous ramène-t-il à notre propre responsabilité d’être Maçons : c’est à nous d’incarner ce pilier. Plus qu’un ouvrage, 3 minutes après midi plein est une voix intérieure, une prière douce, un viatique. Il se prête à la lecture lente, au feuilletage méditatif, à la reprise rituelle. Il est de ces textes que nous aimerions lire à la lumière tremblante d’un chandelier, entre deux colonnes, avant que les Frères ne se quittent, le cœur encore chaud d’avoir travaillé ensemble à l’œuvre d’humanité. Iphiklès nous fait sentir que chaque symbole est un seuil, que chaque geste rituel est un chant, que la Loge est le miroir du cosmos, et que l’initiation est, d’abord et avant tout, une manière d’aimer. Né dans le silence d’une Loge, écrit pour les Frères mais ouvert à tous les chercheurs de Lumière, ce livre témoigne de l’élégance maçonnique à son plus haut degré : celle qui n’enseigne pas, mais qui élève ; celle qui ne contraint pas, mais qui éclaire. Iphiklès – dont le nom évoque celui qui marche aux côtés du héros sans revendiquer la gloire – incarne cette posture d’humilité active. Il marche à nos côtés, Frère parmi les Frères, cherchant le sens dans la poussière d’or des symboles, réconciliant le profane et le sacré, le dehors et le dedans. Nous sortons de cette lecture le cœur apaisé, mais éveillé, comme après une Tenue lumineuse. Et ce n’est pas un hasard si l’auteur a choisi de reverser l’intégralité des droits d’auteur à Fraternité & Humanisme, le fonds de dotation de la Grande Loge de France : ce livre ne se contente pas de parler de transmission, il l’incarne – jusqu’au dernier mot, jusqu’au dernier geste.
3 minutes après midi plein a d’ailleurs été nominé à MASONICA Lille 2025, à l’occasion du Prix décerné pour une première œuvre maçonnique, lors d’une cérémonie tenue en l’Hôtel de la Grande Loge de France, le dimanche 18 mai dernier.
Sous la plume de l’auteur, le Rite Écossais Ancien et Accepté redevient ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être : une voie de transformation intérieure, une poétique de l’Être, une architecture d’espérance.

3 minutes après midi plein – Douces promenades sur tout et rien sur le chemin du Rite Écossais Ancien et Accepté Iphiklès – Compte d’auteur, 2025, 84 pages, 10 €